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OUZBÉKISTAN - Entre sable et mosaïques turquoises

Dernière mise à jour : 22 déc. 2022

L'arrivée du nouveau protagoniste «Les routes défoncées» fut brutale et ironiquement rapide : pile à la frontière Kazakhstan/Ouzbékistan. Un défi qui se rajoute à la longue liste de nos épreuves quotidiennes. Pour le reste, pas trop de changements, toujours entourés d'espaces infinis avec rien à l'horizon. Seules quelques silhouettes de chameaux de temps en temps et des magasins remplis de Coca-Cola et Snickers, tous les 100 km environ. Aucun signe que nous avions traversé la frontière, ligne de fils barbelés traversant la plaine, à part l’état de la route. Comment décrire cette route? Un énorme nid de poule d'environ 40 km pour commencer, suivi d’environ 200 km de route fortement dégradée…


En ce qui concerne la population, c'était un peu différent. Tout comme au Kazakhstan, peu ou pas de villages dans le désert. Les Ouzbeks que nous avons rencontré semblent plus curieux et plus amicaux que les Kazakhs. On les entends arriver de loin car ils klaxonnent de joie et passent à toute allure à côté de nos vélos en criant «Odkuda ? » ce qui signifie «d'où venez-vous ? » Il faut alors leur crier « Francia » le plus rapidement possible avant que la voiture ne soit trop loin. Une sacrée comédie !

Parfois ils prennent le temps de s’arrêter pour prendre des selfies avec nous. Nous nous demandons ce qu'ils font avec toutes ces photos. Pour montrer à leur famille peut être ?


Nous savions qu'après avoir quitté Beyneu, la dernière «grande ville» du Kazakhstan, nous avions 500 longs kilomètres de pédalage pour atteindre la première grande ville en Ouzbékistan: Nukus. Nous savions également que ce serait plus difficile que le côté Kazakhs. Être immergé dans le désert profond, avec des routes assez médiocres et les Cay Houses fermées: ceci était notre quotidien pour la semaine de pur désert Ouzbek. 7 longues journées auxquelles nos fesses se souviendront longtemps !


Une nuit en particulière fut mémorable. Mon matelas se dégonflait en permanence, car nous ne pouvions pas réparer toutes les micro-ponctures trouvées précédemment. Roxy, alors qu’elle avait mangée exactement pareil que Tommy, commenca à être brasée puis à vomir tout le reste de la nuit au milieu du désert. Vers 5 heures du matin, nous entendons du bruit à l’extérieur de la tente… Étrange, nous sommes seul au milieu de cette immensité avec pas une habitation à 50km à la ronde… De plus, cela fait plus de 2 semaines que nous campons dans le désert sans visite nocturne… Finalement nous surpassons nos peurs face au terrible bouquant et sortons la tête de la tente. C’est un renard 🦊 qui courait joyeusement autour de notre tente et éparpillait toutes nos affaires. Car oui, même après 4 mois de voyage, nous faisons toujours les mêmes erreurs de débutant et avions laissé la nourriture dehors… Il a finalement réussi à voler nos 6 œufs stockés dans notre boîte! Ils nous manqueront pour le déjeuner du matin.


Le lendemain, un fort vent de face s’ajoute à une route horrible, à la chaleur et aux maux d'estomac de Roxy. Une bataille mentale s’engage alors. Luttant et combattant toute la journée, nous parvenons tout de même à avancer de 60 km. Car oui, dans le désert, il faut avancer, que l’on soit en forme ou non. C’est lors de ces journées que l’on se remémore la question qui nous est souvent posée : Comment se passent vos vacances ? Non, clairement, nous ne sommes pas en vacances ! Un touriste ne passerait pas 3 semaines dans le désert à pédaler avec le vent de face sur des routes défoncées. Il prend le train ou l’avion, et va au prochain site d’intérêt touristique.


Comme toujours dans le désert, nous apprécions la facilité du camping sauvage, au milieu de nulle part. Nous nous arrêtons lorsque nous en avons marre de pédaler et plantons la tente à 50/100m de la route.


Nous ne sommes pas seuls pendant cette traversée. Notre ami anglais rencontré au Kazakhstan, Chad, nous rattrape et nous partageons la route, enfin ce qu’il en reste, sur quelques jours. C’est un grand plaisir de partager la route avec qqun: des nouveaux sujets de discussions, un point de vu différent sur le voyage et des recettes qui changent ! Nous n'aurions jamais pensé nous faire des amis dans cet environnement hostile et il ne fut pas le seul!


Nous avons également fait une belle rencontre avec un couple: Dick et Meg, eux aussi britannique, mais en tandem. Nous passons deux jours à pédaler et à camper en leur compagnie. Ce fut là aussi une rencontre géniale, insolite, et essayer leur vélo fut une sacrée expérience.

Le dernier jour dans le désert, avant d'atteindre la ville de Boukhara, nous avons fait un feu de camp, acheté des bières froides et avons passé une soirée magnifique au milieu de nulle part, toujours sous les étoiles. Nous avons célébré avec eux 3 super événements: 5 mois sur la route. 7 ans en couple et 9000 km à vélo.


Parcourir la route de la soie de cette façon fut merveilleux. Se sentant comme ces nomades à l'époque, il y a plusieurs siècles, voyageant de ville en ville avec leurs chameaux et s'arrêtant dans le caravansérail (Gîtes de l’époque). Nous étions comme eux, mais avec nos vélos. Relier ces villes ancestrales à la force de nos jambes nous a permis d’apprécier encore plus les joyaux dont ces sites regorgent. Khiva, Boukhara et Samarcand. Des villes remplies de superbes bâtiments, tous plus splendides les uns que les autres. Comme un sentiment de mérite lorsque l’on visite ces lieux, rêvés et imaginés depuis plusieurs centaines de kilomètres. Chaque kilomètre dans le désert valait le coup.


Nous ne sommes pas allés dans des lieux touristiques depuis longtemps. Le dernier était probablement la Cappadoce en Turquie. Ce fut étrange de rencontrer des touristes français visitant les anciennes villes des routes de la soie. Ils furent très curieux de notre aventure.


Traverser le désert restera pour toujours dans nos esprits et nos cœurs. Ce fut difficile, mais comme souvent, les moments les plus dur restent gravés dans nos mémoires.


En écrivant ces lignes, les premières silhouettes apparaissent à l’horizon : les montagnes Tadjik apparaissent dès la frontière Est du pays : une nouvelle aventure en perspective !










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