Fin de l'INDONESIE: Bali, Lombok, Sumbawa, Flores et Ouest Timor
- Roksana Kiełkowska
- 28 janv. 2024
- 9 min de lecture
BALI - 5 jours de Vacances sur l'ile des Dieux
C'est parti pour la plus connue et la plus touristique de toutes les iles indonésiennes : Bali ! C'est assez fou de finalement y arriver. Dès que nous descendons du ferry en provenance de Java, nous avons l'impression d'être dans un autre pays: temples hindous partout, femmes sans voiles voir en maillot de bain, de l'alcool dans les magasins et des bars et restaurants touristiques. Nous décidons de parcourir la route longeant la cote nord de l'ile, car cette région est connue pour son atmosphère sereine et moins fréquentée par rapport aux zones plus touristiques du Sud. Le long de la route côtière nous remarquons des endroits sauvages parfaits pour notre tente, malheureusement nous n'avons pas assez d'eau donc nous nous replions sur une guesthouse très mignonne pour seulement 9 euros la nuit. On a beau critiquer les zones touristiques, mais la facilité l'accès a de nombreuses infrastructures de qualités et bon marchés sont finalement appreciable après plus d'un mois passe loin des sentiers battus. Nous réalisons que l'alternance de ces deux mondes est finalement le meilleur moyen de voyager a long terme.
En faisant du vélo le jour suivant, nous passons devant une cérémonie au bord de la route. Musique traditionnelle, balinais déguisés, dansant et buvant de l'alcool traditionnel. L'un des danseurs locaux nous a fait signe. Nous sommes invités à participer et profitons de l’intégralité du spectacle. À notre grande surprise, la cérémonie s'avère être un enterrement. Nous sommes un peu choqués par la joie totale de la troupe. Probablement l’événement le plus vibrant, le plus coloré et le plus incroyable que nous ayons vu du voyage. Finalement le cortege se met en marche au milieu de la route principale et nous l'accompagnos a velo jusqu'au temple buddhiste, la religion majoritaire de l'ile.
Nous arrivons après quelques kilomètres à Lovina pour y poser le camp de base pour quelques jours.
Lovina est célèbre pour ses excursions d'observation des dauphins tôt le matin. Le prix étant plutôt abordable par rapport aux excursions de plongée, nous décidons de tenter. Au final, il y a plus de touristes dans l'eau que de dauphins, mais nous réussissons à apercevoir quelques dauphins sautant joyeusement à côté de notre bateau. Si vous lisez ces lignes, nous ne conseillons pas l'activité, pas assez respectueuse de l'espèce à notre gout.
Nous voulons aussi découvrir le sud de l'ile, bien plus touristique. Mais une chaine de volcans se dresse entre les deux et un coup d'oeuil à la raideur des routes nous fait opter pour la location d'un scooter. Sur la route, ou plutôt la rampe de décollage tellement elle est raide, nous nous arrêtons pour découvrir de superbes cascades. Étonnamment il n'y a presque personne, peut être que debut Octobre est la saison calme... Mais sur la cote sud de l'ile, nous retrouvons les foulles, par milier. Ici flotte comme une ambience d'Ibiza. C'est la fete toute l'annee. Les rues sont bondees de touristes et il ne reste plus beaucoups de signes que nous sommes en Indonnesie. Meme les prix sont europeens ! Nous sommes content d'avoir choisit l'itineraire nord, bien plus tranquille. Il nous faudra une dernière journée de pédalage pour rejoindre le port a l'Est de l'ile et naviguer pendant 5h vers notre prochaine étape: Lombok !
LOMBOK - Rencontre avec Heatem, un cycliste local qui nous fait visiter son ile
Le bateau arrive à Lombok tard dans la nuit, donc notre seule option de repas consiste en des nouilles instantanées devant un supermarché Indomaret suivi dune courte nuit dans une chambre vraiment limite. Bali nous manque deja. Sur Lombok, c'est le retour au monde musulman ! Toujours grace à notre communauté sur les réseaux sociaux, nous sommes contactés par un cycliste local habitant la capitale. Heatem, impatient de nous rejoindre pour nous faire découvrir son ile a velo. Il nous fait goûter un petit-déjeuner local a base de noix de coco et nous guide a travers les petits chemins pour finalement arriver a une superbe piscine naturelle. Une récompense de rêve après une montée collante et poussiéreuse dans son « jardin ».
Notre itinéraire sur Lombok passe non loin du deuxième plus haut volcan d'Indonésie : le Mont Rinjani culminant à 3726m. Malheureusement notre visa est trop court pour se permettre l'ascension sur plusieurs jours. Nous reviendrons !
Notre objectif est de rejoindre le village de Tetebatu, perdu quelque part dans les montagnes près des contreforts du géant. La montée pour y arriver est rude. Nous terminons les derniers kilomètres à l'arrière d'une petite camionette pour arriver avant la tombée de la nuit. Une maison d’hôtes confortable et bon marché avec vue sur le mont Rinjani nous y attend. Nous passons deux nuits à flâner et à nous détendre. Le village de Tetebatu est un de ces lieux qui commençe seulement à être touristique et qui n’a pas encore perdu son authenticité. Le village est entouré de rizières en terrasses verdoyantes, de champs de tabac et de collines. Les terrasses embrassent le profil du volcan, créant une belle mosaïque de champs verts et de cascades cachées. C'est un pur bonheur d'être ainsi entouré par la nature.
La bonne nouvelle, c'est que nous sommes à 600m d'altitude et que les derniers 80km sont en descente. Yiouuuu ! A nous la prochaine ile !
SUMBAWA - L'ile du soleil
Encore une fois ce sentiment, comme si nous entrions dans un autre pays. Nous passons des forêts luxuriantes, des rizières en terrasses et des cocotiers à une ile completement désertique à la terre rouge. Nous sommes accueillis par un troupeau de chèvres à la recherche d'herbe verte et fraîche au milieu de ce paysage de terre et de roches. Pour la premiere fois aussi depuis un long moment, les options pour manger sont réduites. Les petits stands de nourriture « warungs » se limitent au riz poulet et nouilles instantanées. Pas grand chose de frais et encore mois de legumes locaux si ce n'est des petits oignons, le seul végétal qui arrive a pousser ici. Nos corps occidentaux ne sont pas encore habitués à la chaleur, c'est dur, mais nous en sommes déjà à notre 5ème île et on se rapproche petit à petit du but. La nature ici aurait bien besoin d'une saison des pluies.
Sumbawa fait au moins partie de ces îles où le camping sauvage est plus que facile. Nous nous installons quelque part dans les champs à proximité de la maison d'une famille d'agriculteurs. Nous sommes surement les premiers touristes a nous aventurer aussi loin de la route principale pour poser notre tente dans leur jardin. La propriétaire nous apporte un balai. Sachant que le terrain est un immense champ de terre, cela nous faire rire interieurement. Mais nous la remercions et passons un petit coup pour enlever la poussière de notre futur emplacement de tente.
Alors que nous pédalons sur la cote nord de l'ile, nous passons par un lieu très spécial: Une colonie de requins-baleines dans la baie de Saleh !!! Après quelques hésitations et âpres négociations sur le prix, nous décidons de nous joindre à un tour organisé qui permet de nager aux cotés de ces incroyables géants. Apres une courte nuit en tente sur une petite plage le guide vient nous chercher à 2h30 du matin. En 2h sur une petite embarcation, nous rejoignons un autre bateau de pêcheur, plus gros, où les locaux remontent les filets et a rejète le plancton hors du bateau. Les requins-baleines savent où venir prendre leur petit-déjeuner et viennent tous les jours. Soudain, une immense ombre noire apparaît sous notre bateau. Nos pouls montent en flèche. Nous enfilons nos masques de plongée et sautons à l’eau. Les requins-baleines ne sont pas du tout gênés par notre présence, ils nagent entre nous, ouvrant leur immense gueule pour dévorer le plancton. L’une des expériences les plus incroyables de notre voyage. Toujours en Indonésie.
Le prochain bateau pour notre 6ème île, nous le prenons depuis la ville de Bima, toujours sur la côte nord. Probablement la baie la plus polluée que nous ayons jamais vues… Les déchets plastique recouvrant littéralement les plages de sables fin...
FLORES - L'île des Fleurs
8 heures de traversée épique pour rejoindre notre 6ème île. Notre premier bateau sans voiture ni moto et nous étions les seuls à avoir des vélos. Le premier ferry sans clim également, heureusement notre petit ventilateur acheté en Thaïlande s'est avéré utile. C'était une longue traversée, et pourtant… La plus longue est encore devant nous.
A notre grande surprise, la ville de Labuan Bajo, où nous débarquons, est un lieu extrêmement touristique. Il s'avère qu'il sert de porte d'entrée principale vers le parc national de Komodo, célèbre pour ses dragons du même nom et sa plongée spectaculaire. Malheureusement, la singularité de cet endroit attire les foules et les touristes fortunés. Ca sera pour une prochaine fois, peut-être... Nous décidons tout de même d'y passer deux nuits pour déguster un bon café et profiter d'une boulangerie occidentale avant de repartir vers l'intérieur des terres, bien plus sauvages.
Pas même 400 m après avoir quitté Labuan Bajo, nous faisons face à une énorme montée, ridiculement raide, que nous ne pouvions tout simplement pas parcourir avec nos vélos. Nous avons la chance de tomber sur un sympathique fermier qui s'arrête et nous avance de quelques kilometres, verticaux! Après un mois et demi en Indonésie, nous avons quelques bases en langue bahasa et maitrisons plus ou moins les mots de base. La première question du fermier: quelle est notre religion ? Car la particularité de l'ile de Flores, c'est que la population est chrétienne. Il est heureux d'apprendre que nous sommes aussi chrétiens, un point en commun entre deux peuples si éloignés. Il nous a dépose en pleine montée, devant sa maison, et nous invite à prendre le café avec sa grande famille. Il est lui même un petit producteur de café et nous fait tester sa production. Un peu fort a notre gout ! Nous continuons notre chemin sur la montée la plus raide que nous ayons vues de toute l’Indonésie. Bien sur, nous poussons le vélo tout du long. Sur le chemin, nous voyons de nombreux villages traditionnels avec des maisons uniques en forme de cône appelées « Mbaru Niang » qui constituent un aspect culturel très distinctif de Flores. La route fait les montagnes russes entre des plateaux d'altitude et les cotes de l'ile. Au centre, un volcan spectaculaire: le Mont Inerie. Nous reviendrons pour gravir celui-ci !
Sur la route de Bajawa, nous franchissons l'étape la plus importante pour nous et probablement la dernière : les 20 000 km parcourus à vélo ! Nous étions préparés et avions déjà acheté des bougies pour cette occasion à Labuan Bajo. Il ne nous manque que le gâteau ! Les villages que nous traversons sont isolés et il n’y a même pas de magasin IndoMaret sur le chemin... L'illumination nous vient lorsque nous pédalons et passons un stand de fruits avec cette pastèque de taille démesurée. « Bingo » ! - Nous nous arrêtons, la coupons en deux, allumons nos bougies et prenons une photo symbolique en partageant la pastèque avec une famille présente.
Dans la ville d'Ende, nous laissons nos vélos et louons un scooter. Nous partons pour une excursion de deux jours en montagne, pour rejoindre le village de Moni. C'est la porte d'entrée de notre dernier volcan: Le Kelimutu, connu pour ses trois lacs colorés qui changent périodiquement de couleurs. Nous décidons d'y aller pour le coucher du soleil, nous sommes donc à nouveau seuls. Le lendemain, après une baignades sympathique dans la cascade locale, nous reprenons la route vers Ende, où nous attend le dernier et le plus long ferry…
WEST TIMOR - La fin de l'Indonesie
Après une folle traversée de 16 heures en ferry, nous y arrivons enfin ! Sur la dernière île du cercle de feu: le Timor ! C'est une île divisée en deux pays. Après que les Portugais aient colonisé la partie orientale au XVIIIe siècle, ils ont quitté le pays dans une vague d'indépendance mondiale. Malheureusement, le grand voisin indonésien a profité de l’occasion pour revendiquer ce territoire comme une île supplémentaire sur sa longue liste. Mais les Timorais de l’Est se sont battus et, après de terribles années de violence et de rébellion, ont finalement obtenu leur indépendance. Le Timor occidental est lui resté indonésien, comme il l’a toujours été. Un passé complexe pour une petite île comme vous pouvez l'imaginer.
Quoi qu’il en soit, nous débarquons à terre le 30 octobre, seulement une semaine avant la date d’échéance de nos visas. Une semaine pour traverser la partie Ouest de l'île, dernière partie indonésienne pour nous. Mais nous débarquons à terre très tard et toutes les pensions où nous frappons sont soit pleines, soit fermées. Nous nous en doutions, mais c'est confirmé, le Timor est tout sauf touristique ! Il est déjà minuit et nous ne pouvons plus rouler. Finalement, nous restons chez quelqu’un en échange de quelques roupies (la monnaie indonésienne). L'endroit est tout simplement insalubre... Le lendemain, nous nous précipitons dehors dès les premières lueurs de jour.
Quelques kilomètres plus tard, nous arrivons à la ville principale de l'île, Kupang, où nous faisons un peu de shopping et levons le pied, car la nuit précédente fur terrible...
Une fois reposés, nous continuons, vers l'est. Avec seulement quelques jours restants, des heures très chaudes et un dénivelé de folie, nous ne prenons aucun risque en traversant avec un mix de vélo et d'auto-stop pour les montées les plus raides. Nous traversons la ville de Soe, au frais dans les montagnes, Kefamenanu où nous trouvons un très bon restaurant local et enfin Atambua, dernière grande ville avant la frontière. Nos têtes sont déjà vers le prochain pays, pensant toujours au mystérieux Timor Oriental et à ce que nous allions y trouver, dans cette ancienne colonie portugaise. Nous passons une journée pour visiter en scooter le magnifique plateau de Fulan Fehan, un bout d'Ecosse au milieu de l'ile timoraise.
Finalement, après 59 jours en Indonésie, il est temps de clore ce chapitre et d’ouvrir le suivant. Nous n'avons sûrement pas accordé suffisamment d'attention aux Timorais de cette partie occidentale, nous contentant d'effleurer leurs traditions et nottament leurs anciennes huttes encore utilisées aujourd'hui. Mais comme pour tout voyage, on a tendance à se désintéresser après un long séjour dans le même pays. Nous achetons nos dernières victuailles dans le dernier supermarché « Indomaret » avant la frontière et c'est parti pour l'inconnu !
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