CAMBODGE - Pays du sourir
- Roksana Kiełkowska
- 21 juil. 2023
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 22 juil. 2023
Notre séjour au Cambodge s'est déroulé en deux parties. Un premier séjour sac à dos avec la maman de Tommy et un second de retour sur nos vélos. Dans le premier, une piqûre de moustique a expédié Roxy à l'hôpital et durant le second « la plus grande catastrophe » du voyage est arrivée à notre équipement.
Quelques jours après notre arrivée à Ho Chi Minh Ville, la maman de Tommy nous y a rejoint pour trois semaines de découverte. Le projet est de visiter la capitale et le sud du Vietnam pendant deux semaines et ensuite d'explorer le Cambodge. Disons que la dernière partie ne s'est pas déroulée comme prévu !
Après s'être imprégné de la magnifique région du delta du Mékong, entourée de cocotiers et de bananiers, nous traversons en bateau la frontière maritime près de la ville de Chau Doc et naviguons jusqu'à la capitale du royaume cambodgien : Phnom Penh.
A peine deux heures après être arrivés dans notre logement, j'ai (Roxy) commencé à me sentir très mal et j'ai dû faire une sieste. Ça ne s'est pas amélioré. C'est ainsi que le cauchemar a commencé... La semaine la plus dure du voyage. Après une nuit blanche à l'hôtel, nous avons décidé d'aller à l’hôpital pour consulter un médecin. Le verdict est tombé : « Vous avez la DENGUE et vous devez être hospitalisé pendant 7 jours ». Je n'arrivais pas à croire les mots que je venais d'entendre...
Une forte fièvre pendant 7 jours (40°), des maux de tête, des douleurs musculaires et articulaires intenses, une baisse inquiétante des plaquettes dans le sang, des nausées et pour finir une éruption cutanée très désagréable sur tout le corps ! Il aura fallu pas moins de 7 jours d'hospitalisation pour enrayer le virus. Exactement ce que le médecin avait prédit. Le 8eme jour, je me sentais mieux et nous avons pu prendre un bus pour retourner au Vietnam car la maman de Tommy avait son avion de retour. C'est ainsi que s'est achevé notre première visite au Cambodge, pas la meilleure des expériences, mais tout s'est bien terminé !
Une semaine plus tard, nous étions de retour sur nos selles pour regagner lentement le Cambodge et slalomer à nouveau - cette fois ci avec les vélos - dans le delta du Mékong. Le passage de la frontière s'est bien passé et nous étions heureux d'être de retour dans ce pays. C'était le changement de rythme dont nous avions besoin. Des visages souriants, pas de klaxons et de nombreux lieux pour le camping sauvage. Ça nous avait manqué. Cette fois, la décision était prise de rester sur la côte sud et de ne pas revenir vers le centre du pays. En une journée, nous avons traversé la petite ville de Kep, connue pour ses crabes, puis atteint la ville de Kompot. Le charme de cette dernière nous a tellement captivé que nous avons décidé de prendre un jour de repos. Une énorme surprise nous y attendait : de nombreux produits français dans les épiceries, boulangeries et restaurants. Nous avions l'impression d'être de retour à Luang Prabang, au Laos. Nous avons fait une excursion en kayak dans la Mangrove. Nous étions seuls au monde et un peu de tranquillité, après la fourmilière vietnamienne, fut la bienvenue.
Quelle bonne décision car les jours suivants ne nous gâtèrent ni par l'état de la route, ni par la météo. Des seaux d'eau tombaient du ciel toutes les heures, transformant les nids de poules en étangs géants. Heureusement, il y avait beaucoup d'endroits où s'arrêter chez les locaux pour attendre que l'orage passe. À notre grande surprise, de nombreux Cambodgiens que nous avons rencontrés parlaient anglais, contrairement au vietnamien. Ce fut là aussi un immense soulagement car le partage avec les habitants est notre plus précieux cadeau.
La météo ne fut pas de notre côté, comme si la saison des pluies rentrait dans sa phase la plus intense. Nous faisions la course avec la pluie tous les jours. Ça commençait à être compliqué de s'arrêter toutes les heures et d'avoir les vêtements trempés. Bien trop humide pour sécher. De plus, le sol étant détrempé, de nombreux emplacements de camping sauvage n'étaient plus adaptés pour planter la tente. Nous avons de nouveau été obligé de demander à loger chez les villageois, comme au bon vieux temps ! Nous nous sommes ainsi retrouvés plusieurs fois dans des jardins ou des cabanes en bois, toujours chaleureusement accueillis.
Voici une Journée type au Cambodge.
Nous roulons ce jour-là sur une bonne route avec seulement quelques petits tronçons défoncés. Beaux paysages, nature intacte. Nous nous trouvons d'ailleurs au cœur du plus grand parc national du pays. Nous n'avons parcouru que 45 km à vélo et voulons nous arrêter dans une maison d'hôtes avant une grande montée que nous avions repéré. La petite bourgade offre plusieurs options d'hébergements, mais il y a une coupure d'électricité générale et transpirer dans une pièce sans clim ou ventilo, sans eau chaude et certaines sans fenêtre, ne nous convainc pas. Nous continuons donc notre chemin.
A la sortie du village, nous remarquons des cabanes en bois près de la route. Nous ne voulons pas commencer la montée à 14h et décidons donc de nous arrêter et de demander si nous pouvons rester pour la nuit. Le propriétaire est un retraité, à la double nationalité américaine / cambodgienne, il a été adopté par un Américain juste avant l'arrivée des Khmers rouges au pouvoir… Une de ces rencontres incroyables. Non seulement nous pouvons rester dans sa cabane, mais il nous a également fait visiter sa ferme de cailles (petits oiseaux), nous a emmené au marché et a partagé avec nous ses histoires incroyables. Nous finissons la soirée à discuter en buvant de la bonne bière cambodgienne.
C'est le lendemain que le « drame » se produit. Même pas 10km après avoir quitté la petite cabane de Kenny, nous montons sur une route raide, la fameuse montée de la veille. Soudain, nous remarquons de loin un camion qui s'approche à la vitesse d'un âne. Bingo ! nous pensons : "Nous pourrions nous faire tracter tel un ascenseur gratuit !" Tommy passe devant pour s'accrocher à droite du camion et me laisse la place de derrière. Le camion roule lentement. C'est raide. C'est parfait pour faire quelques kilomètres. C'est plutôt amusant en général, mais pas cette fois...
Car c'est la catastrophe. Au bout d’un kilomètre, nous lâchons prise car nous avons trop mal aux bras. C'était trop raide pour tenir un vélo de 50 kg ! Je vois Tommy commencer à pédaler devant moi et au même moment je remarque qu'un petit truc tombe de sa sacoche sur la route. Il y a de la fumée dense autour du vélo... Oh mon Dieu. "La sacoche brûle" - je crie pour alerter Tommy.
Le pot d'échappement avait craché de l'air brûlant en direction de l'arrière du vélo de Tommy, la sacoche s'est consumée avec ma doudoune et mon sac de couchage à l'intérieur… La plus grande tragédie du voyage pour une pauvre montée d'un kilomètre… Beaucoup d'émotions pour moi, les nerfs lâchent et des larmes coulent, je craque... Heureusement, Tommy a lâché le camion au bon moment. Peut-être juste avant une plus grande catastrophe. Le soir même, MacGyver Tommy répare les dégâts durant trois heures et le résultat est proche d'un chef-d'œuvre. La sacoche qui était à moitié brûlée est réparée avec des morceaux de la petite sacoche arrière qui elle est complètement fondue, quelques bouts de scotch sur le sac de couchage et sur la doudoune. Finalement ça ne sera que des dégâts matériels, rien de bien grave. Mais ça nous servira de leçon !
Nous terminons notre aventure cambodgienne dans la dernière ville proche de la frontière avec la Thaïlande, Koh Kong, où nous passons trois nuits dans un bel hôtel pas cher avec piscine mais sans eau chaude dans la douche ! Le Cambodge a ses priorités !
Thaïlande, on arrive !
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