ALBANIE - Pays des routes à 10%
- Roksana Kiełkowska
- 26 juin 2022
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 13 déc. 2022
Le véritable nom de l'Albanie est "Shqipëria", comme nous l'a appris le panneau frontalier ce 15 juin lorsque, désormais nous posons pour la traditionnelle photo à la frontière. Shqipëria qui signifie littéralement "Pays des Aigles", nous n'en verrons aucun pendant notre séjour et préférerions l'appeler "Pays des routes escarpées".
En effet, même si les routes sont toutes en assez bon état, elles ont été construites en suivant les reliefs naturels, sans pont, tunnel, ni aucun ouvrage leur conférant un minimum de planéité.
On aurait pu aussi l’appeler le pays des bunkers, il y en aurait 170000 dans le pays, nous en aurons vu une bonne partie!
Mais reprenons l'histoire là où nous l'avons laissée dans le dernier récit.
Ce 15 juin, après une très forte tempête à Ohrid, nous sommes trempés, fatigués et épuisés. Alors pourquoi pousser jusqu'en Albanie et sa ville de l'autre côté du lac: Pogradec ? Eh bien, un hôte rencontré plus tôt -dans le parc national de Mavrovo, en Macédoine du Nord - a organisé notre séjour chez l'un de ses très bons amis. Pas exactement dans sa maison mais dans son "Boutique Hôtel", surplombant le lac et la ville. Quelle chance! Nous profitons de chaque seconde de ce séjour, nous sommes acceuillis comme les rois de la route, cette dernière qui nous offre chaque jour de nouveaux cadeaux.
Après un bon repos à l'hôtel « Kooperativa », nous continuons notre aventure dans l'arrière-pays albanais. Il est important de préciser que nous sommes entrés dans le pays par le centre-est, ce qui signifie que tout ce que nous vous dirons concerne le sud de l'Albanie.
Première impression : les routes sont très correctes, certaines sont même neuves. Nous avions entendu dire que le réseau routier était épouvantable, ce ne fut pas notre impression. Sur la route de Berat, nous rencontrons nos premières montées très raides, mais courtes, rien d’insurmontable.
La visite de la ville, dite aux mille fenêtres, fut un moment fort, en fait la plus belle ville que nous ayons visitée en Albanie en termes d'architecture et de monuments. Le vieux village perché au sommet offre un panorama fantastique sur la vallée et le lieu accueil des monuments intéressants comme la citerne d'eau, une très vielle mosquée et un monastère. Plus bas dans la vallée, les quartiers musulmans et chrétiens qui se font face de chaque côté de la rivière sont également à voir. Nous profitons de la journée pour laisser nos vélos en ville et faire une petite visite à une cascade située à 30km dans une vallée voisine. Mais le temps d'y arriver en bus, nous n'avons que quelques minutes avant de prendre le dernier bus de la journée pour revenir. Nous sommes très déçus et jurons de toujours venir avec nos vélos, ça nous donne une autonomie complète dont on n’arrive plus à se passer!
L'aventure continue vers l'ouest pour atteindre la côte Albanaise à la ville de Vlorë. Cela faisait 3 semaines que nous l'avions laissé à Kotor au Monténégro et sommes assez heureux de sentir la mer et de le vent. Un autre point important est le fait que l'eau n'est pas potable en Albanie. Cependant, nous l'avons trouvée potable dans toutes les régions montagneuses et, dans les villes côtières, il y avait des robinets publics où les habitants - principalement des personnes âgées - remplissaient des bidons de 20 litres pour leurs maisons. En utilisant Maps.me, nous avons toujours réussi remplir nos bouteilles.
La partie difficile de l'Albanie pour nous a commencé à Vlorë : le temps chaud (35/38 degrés l'après-midi) ainsi que les routes escarpées ont été une période très difficile physiquement et mentalement. Nous avons mis trois jours pour aller de Vlorë à Ksamil, pour un total de ~150km et ~+3000m de dénivelé. Cela est dû aux routes TRÈS TRÈS abruptes, les plus escarpées que nous ayons vues de nos vies. Même si les panneaux montraient tous 10%, les plus raides étaient plutôt proches de 20%… Avec nos vélos pesant environ 45 kg, ce fut une poussée intense à la montée et une séance de freinage très dure à la descente. La canicule n'aidant pas, nous avons dû faire des arrêts de 12h à 16h pour éviter l’insolation.
Mais nous avons aussi fait de belles rencontres, des Albanais nous invitant pour une douche et un barbecue, un couple Canadien nous à même invité à partager un bon repas au restaurant et nous avons même retrouvé Manu! un cycliste allemand rencontré 2 fois sur le chemin avant. Sans oublier Josée et Bernard, un couple de retraités eux aussi partis de France et se dirigeant vers la Grèce!
Après 4 jours de navigation vers le sud sur la côte, nous bifurquons vers l'est pour rejoindre la Grèce. Mais certains points intéressants nous ont retenus en Albanie quelques jours de plus : visiter l'œil bleu, une rivière massive sortant d'un trou de plus de 50 m, la ville de Gjirokastrer et son bunker secret en cas d'attaque nucléaire, Permet, la ville la plus propre et la plus verte de l'Albanie et enfin un arrêt obligatoire aux sources de Benjë pour se rafraîchir un peu.
Le dernier soir, nous avons été hébergé dans un village très rural et avons rencontré un charmant couple d'agriculteurs qui nous ont fait goûter leurs produits locaux. Echanger avec eux fut une merveilleuse expérience qui manquait pour compléter notre aventure albanaise. Ces 10 journées en Albanie n'ont pas été faciles tous les jours mais ça valait vraiment le coup !
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